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Mutilations sexuelles

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Date mercredi 4 décembre 2019 à 19h00
Taille 135 Mo
Durée 58 minutes et 59 secondes
Téléchargé 12 fois (12 intégralement, et 463 partiellement)
Description Radiom
Mutilations sexuelles féminines (MSF)
Mercredi 4 décembre 2019

Sous divers prétextes fallacieux – par exemple, que le contact de sa tête avec le clitoris lors de l’accouchement tuait le bébé – les hommes ont accru leur pouvoir sur les femmes par les mutilations sexuelles.
Les plus connues sont la clitoridectomie et l’excision (qui enlève également les petites lèves) huit fois sur dix, et l’infibulation où l’on referme l’orifice vulvaire après ablation des petites et grandes lèvres. Mais aussi les cautérisations, incisions, corps étrangers … voire l’introcision ; ou, dans certaines traditions, le « repassage des seins ».
Déjà constatées sur des momies égyptiennes, on les pratique encore sur environ 3 millions de femmes tous les ans, dans 29 pays, surtout en Afrique de l’est et en Péninsule arabique, mais aussi largement en Afrique centrale, en Inde et en Asie du sud-est. Environ 200 millions de femmes ont été mutilées dans le monde et 500.000 vivraient en Europe dont, selon des estimations de 2004, 53.000 en France.
Dans ces pays, la pratique est ancrée dans la société et conditionne l’intégration des filles puis des femmes et la possibilité de se marier. Il s’agit d’une coutume ancestrale, non préconisée par la religion même si certains se réfèrent erronément à la Sunna.

Historiquement, on les a longtemps pratiquées en occident, contre la lascivité (par le chirurgien de Louis XIV), la masturbation (prônée par le bon Pr Kellogg des corn flakes), ou l’hystérie, l’épilepsie ou certaines folies. Elles sont désormais interdites en France et considérées comme un crime.
En fait, bien qu’exécutées par des femmes sur (et contre) des femmes, il s’agit de gestes de domination masculine, avec appropriation du corps des femmes (qui appartient au mari ou à la société) et négation de sa sexualité et de son plaisir.

Les conditions d’exécution sont souvent sommaires et dénuées d’hygiène, grevées de complications (douleurs intenses, hémorragies, infection …) parfois mortelles. En Egypte, le geste peut être pratiqué par un médecin : ce qui pose le problème éthique de participer – et donc cautionner – pour limiter les complications.
Les conséquences à long terme englobent la perte de confiance dans l’entourage, les douleurs chroniques, l’absence de plaisir, la perte de la sexualité et les complications obstétricales parfois sévères.

Si une technique chirurgicale réparatrice existe, mise au point et promue par Pierre Foldès puis de nombreuses ONG, qui fait ré-émerger la vaste partie enfouie du clitoris, la lutte doit se faire en amont par l’éducation, l’évolution des mentalités et l’interdiction légale.

Plusieurs films traitent intelligemment du sujet, comme Fleur du désert, Moolade et Female Pleasure.
Nous avons été accompagnés par On dirait que c’est normal, de Jeanne Cheral, Non à l’excision, de Tiken Jah Fakody et Dak à l’excision de Coumba Gawlo Seck.

La pause BD féministe a été consacrée à Annie Goetzinger, dont les personnages, le plus souvent féminins, subissaient – ou luttaient contre – un destin lié à leur condition sociale, ce qui servait de prétexte pour décrire un milieu ou une époque.

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