Les AED avancent leurs pions
L'air est glacé ce matin-là devant le portail d'entrée du lycée Anne Veaute à Castres. « Et encore, quand le vent souffle, il s'engouffre dans l'ouverture, et il fait encore plus froid ! », souffle Simon qui attend, quelques minutes avant que ne sonne la pause du matin, ses collègues AED.
Les AED, ce sont les assistants d'éducation de l'Éducation Nationale, les surveillants, les pions. Et ce mardi 19 janvier 2021, ils sont en grève. Le mouvement national, suivi de manière inégale et peu relayé malgré le soutien de certaines équipes administratives, des personnels, des professeurs, de certains parents et de syndicats, se poursuit depuis décembre.
C'est que le problème n'est pas nouveau : depuis que le monde est monde et que les pions sont désormais des AED avec une foultitude de responsabilités et de nouvelles attributions, il ne leur est toujours pas possible d'envisager une véritable carrière, ces postes précaires (sous la forme de CDD renouvelables) ne pouvant jamais être occupés plus de six ans.
À l'issue du temps maximum imparti, pas de possibilité d'évolution, pas de continuité, la sortie est inéluctable pour des gens qui souvent souhaiteraient faire de ce métier une vocation éducative.
Ce n'est pas la première fois que l'on assiste à des pratiques salariales inégalitaires de la part d'un service public : après tout, les services de Radio France ayant massivement recours aux contrats d'intermittence pour leurs journalistes pigistes 1, certaines administrations épinglées pour leur recours exagéré aux Services Civiques 2, est-on étonné de voir l'Éducation Nationale faire reposer une grande partie du fonctionnement de ses collèges et lycées sur des personnels corvéables et payés au lance-pierre ? Chez les AED, ce ne sont pas les nuits d'internat payées 3 heures qui pourront affirmer le contraire.
La mobilisation se poursuit, et les syndicats appellent à de nouvelles journées de grève pour faire entendre une voix trop souvent effacée.
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